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Archives 2008

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Il y a des décisions dans la vie de l'éleveur qui ne sont pas faciles à prendre mais voilà il y a des considérations technico-économiques à accepter de temps à autre pour espérer "vivre" de son activité (comprendre par là arriver un jour à rémunérer correctement le fruit de son travail).

Notre second bouc, Chèvrechô, a été le premier à faire les frais desdites considérations au tout début du mois de décembre 2009...

Nous avions en effet deux mâles adultes sur l'élevage, un bouc principal (Culbuto) et un bouc dit "de repasse" (Chèvrechô). Hormis la 1ère saison où les chèvres étaient séparées en deux lots bien distincts auxquels on avait attribué un bouc chacun, Chèvrechô était donc le mâle de l'ombre, celui de secours quoi. Sauf que Culbuto assurant sa tâche sans faillir malgré le nombre de chèvres et la synchronisation (naturelle) des chaleurs, il était de fait au chômage forcé...

On s'était dit que pour cette année et quelques autres encore, il saillirait les filles de Culbuto histoire d'éviter la consanguinité sauf qu'il est préférable d'avoir de jeunes boucs pour saillir les chevrettes, pour d'évidentes raisons de gabarit... chose qui ne nous semblait pas si évidente que ça de prime abord mais que nous venons d'expérimenter sur nos chevrettes de renouvellement, qui - eu égard à l'évolution de leur corpulence - ne sont peut-être pas pleines...

Nous aurions pu essayer de vendre Chèvrechô en tant que reproducteur, il avait de bonnes origines et pouvait prétendre à une carrière digne de ce nom vu qu'il n'avait que deux ans mais la saison de reproduction naturelle étant achevée, cela impliquait de l'élever au moins jusqu'au printemps pour éventuellement le proposer à un élevage pratiquant le désaisonnement... sans garantie de vente (d'autant que nous n'avions pas de descendance pour attester de la qualité de son potentiel) et  avec des frais d'alimentation supplémentaires.

Nous avons donc pris la décision de le saucissonner. Ecrit comme ça, de but en blanc, ça fait un peu bourreau mais en production fromagère, le bouc est comme  les chevreaux, indispensable pour avoir du lait et faire du fromage, mais cela implique d'en faire quelquechose ensuite... à moins de se prendre pour Ferdinand et de ré-inventer l'arche de Noé.
C'est par conséquent une consolation réconfortante de pouvoir consommer ses propres animaux plutôt que de les sacrifier sur l'autel de la sous-production industrielle à vil prix car ce genre de "filière" achète les animaux de réforme une misère (genre 15 euros par animal).

La résurrection de Chèvrechô aura donc lieu à l'aube de 2010, sous forme de délicieux saucissons fermiers, fabriqués par mes collègues de Saveurs du terroir, que vous pourrez découvrir sur les marchés et en vente à la ferme.

chevrecho.jpg









Salut l'ami et bon appétit à tous !


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