/
/
/
Dans la série des aventures extraordinaires de 2009, la mésaventure de Cancoillotte, la chèvre qui adore un peu trop les épines
noires... ou comment soigner une gangrène mammaire sans un picogramme de médecine
allopathique.
Cancoillotte est une super chèvre, jolie avec des yeux de biches, sympa avec les gens et bonne laitière (c'est la soeur de Capucine, bon sang ne saurait - dans leur cas au moins - mentir). Elle n'a qu'un seul défaut, c'est d'être raide dingue des épineux, en face desquels même le plus beau bouquet de trèfles n'est pas plus remarquable qu'un vieux gazon rapé en bordure d'autoroute... et son adoration pour les p'tits rameaux qui piquent a bien failli lui être fatale !
Tout a commencé un matin de juin à la traite avec un début de mammite apparemment classique (lait avec grumeaux, température corporelle normale, pas d'autres symptômes apparents et significatifs).
Premier réflexe, on teste un remède homéopathique courant pour les mammites grumeleuses car pour l'instant sans répertorisation précise, difficile de faire plus personnalisé donc mieux...
On la garde avec nous pour la surveiller, rien de particulier à signaler mais en milieu d'après-midi la température a baissé (mauvais signe) et la mammelle produit maintenant du lait sanguinolant avec des grumeaux... l'affaire se corse, le stress monte d'un cran : ça sent le cas délicat et il faut bien avouer qu'on aime moyennement ça (la happy end n'est pas acquise dans ce genre de scénario) !
Deuxième réflexe, les huiles essentielles administrées par voie rectale (dans un excipient huileux) : les élues sont la menthe poivrée, le tea-tree et palmarosa, histoire d'assommer les "vilains germes" qui se cachent derrière tout ça en stimulant l'immunité générale et en protégeant le foie...
Le lendemain matin, la chèvre est hagarde et la mammelle ne produit maintenant plus que du sang (mais l'espoir reste de mise, elle s'alimente toujours) ! Le mélange aromatique est modifié, en remplaçant le palmarosa par le géranium rosat (hémolactation) et un traitement phytothérapique pour drainer et détoxifier le foie lui est associé par voie orale. En parallèle, le remède homéopathique classique des mammites gangreneuses "lachesis mutus" est donné à plusieurs reprises.
Les 3ème et 4ème jours, l'état général de la chèvre est stable, elle rumine, mange et boit en petites quantités mais reste faible et souvent prostrée. On continue le drainage par phytothérapie et le traitement d'attaque aromatique. La mammelle produit toujours du sang qui commence à suinter par les pores de la peau qui semble devenir de plus en plus mince (phénomène assez déroutant) : c'est à ce moment-là qu'on se rend compte après observation très minutieuse de la mammelle qu'il y a un petit trou bien net sur le haut du quartier ?!...
Un début d'explication s'amorce avec l'hypothèse d'une épine noire venue se ficher dans la mammelle, touchant un vaisseau et le contaminant avec un germe visiblement bien méchant... mais sans preuve toutefois, l'arme du crime - l'insidieuse épine - ayant bien entendu disparu sans laisser d'adresse !
S'ensuit alors un long combat contre les mouches (qui à cette saison n'en reviennent pas d'une aubaine pour elles aussi appétissante), le risque de septicémie et celui de l'empoisonnement par les toxines.
Huiles essentielles par voie rectale, emplâtres d'argile et d'huiles en local ainsi que des extraits de plantes administrés par voie orale seront nos armes quotidiennes pour accompagner la dégénérescence et la chute inéluctable de la mammelle gangrennée. L'homéopathie ("pyrogenium") est également utilisée pour prévenir tout risque de septicémie.
Il faudra un long mois de surveillance et de soins locaux pour achever la nécrose des tissus et la séparation du quartier mort.
De cette moitié de mammelle, seule reste aujourd'hui visible la veine de lait nécrosée.
Mais la chèvre est sauvée et a pû ensuite être tarie car l'autre mammelle, restée "saine", a accru sa production en parallèle, par phénomène de compensation (mais le lait a été systématiquement jeté par précaution) .
Elle a depuis été mise à la retraite, dans un p'tit coin de paradis épineux à souhait mais maintenant sans trop de risque pour elle puisqu'elle n'est plus en production.
Comme quoi, toutes les histoires d'amour ne finissent pas mal !
Remerciements chaleureux aux vétérinaires du GIE Zone Verte, Bruno Giboudeau (vétérinaire du cheptel) pour les soins homéopathiques et Françoise Heitz pour ses conseils en aroma et phyto-thérapie, leur aide nous a été précieuse au moins autant moralement que techniquement.
Les préparations phytothérapiques utilisées sont celles du Cabinet Gentiana de Philippe Labre.
Cancoillotte est une super chèvre, jolie avec des yeux de biches, sympa avec les gens et bonne laitière (c'est la soeur de Capucine, bon sang ne saurait - dans leur cas au moins - mentir). Elle n'a qu'un seul défaut, c'est d'être raide dingue des épineux, en face desquels même le plus beau bouquet de trèfles n'est pas plus remarquable qu'un vieux gazon rapé en bordure d'autoroute... et son adoration pour les p'tits rameaux qui piquent a bien failli lui être fatale !
Tout a commencé un matin de juin à la traite avec un début de mammite apparemment classique (lait avec grumeaux, température corporelle normale, pas d'autres symptômes apparents et significatifs).
Premier réflexe, on teste un remède homéopathique courant pour les mammites grumeleuses car pour l'instant sans répertorisation précise, difficile de faire plus personnalisé donc mieux...
On la garde avec nous pour la surveiller, rien de particulier à signaler mais en milieu d'après-midi la température a baissé (mauvais signe) et la mammelle produit maintenant du lait sanguinolant avec des grumeaux... l'affaire se corse, le stress monte d'un cran : ça sent le cas délicat et il faut bien avouer qu'on aime moyennement ça (la happy end n'est pas acquise dans ce genre de scénario) !
Deuxième réflexe, les huiles essentielles administrées par voie rectale (dans un excipient huileux) : les élues sont la menthe poivrée, le tea-tree et palmarosa, histoire d'assommer les "vilains germes" qui se cachent derrière tout ça en stimulant l'immunité générale et en protégeant le foie...
Le lendemain matin, la chèvre est hagarde et la mammelle ne produit maintenant plus que du sang (mais l'espoir reste de mise, elle s'alimente toujours) ! Le mélange aromatique est modifié, en remplaçant le palmarosa par le géranium rosat (hémolactation) et un traitement phytothérapique pour drainer et détoxifier le foie lui est associé par voie orale. En parallèle, le remède homéopathique classique des mammites gangreneuses "lachesis mutus" est donné à plusieurs reprises.
Les 3ème et 4ème jours, l'état général de la chèvre est stable, elle rumine, mange et boit en petites quantités mais reste faible et souvent prostrée. On continue le drainage par phytothérapie et le traitement d'attaque aromatique. La mammelle produit toujours du sang qui commence à suinter par les pores de la peau qui semble devenir de plus en plus mince (phénomène assez déroutant) : c'est à ce moment-là qu'on se rend compte après observation très minutieuse de la mammelle qu'il y a un petit trou bien net sur le haut du quartier ?!...
Un début d'explication s'amorce avec l'hypothèse d'une épine noire venue se ficher dans la mammelle, touchant un vaisseau et le contaminant avec un germe visiblement bien méchant... mais sans preuve toutefois, l'arme du crime - l'insidieuse épine - ayant bien entendu disparu sans laisser d'adresse !
S'ensuit alors un long combat contre les mouches (qui à cette saison n'en reviennent pas d'une aubaine pour elles aussi appétissante), le risque de septicémie et celui de l'empoisonnement par les toxines.
Huiles essentielles par voie rectale, emplâtres d'argile et d'huiles en local ainsi que des extraits de plantes administrés par voie orale seront nos armes quotidiennes pour accompagner la dégénérescence et la chute inéluctable de la mammelle gangrennée. L'homéopathie ("pyrogenium") est également utilisée pour prévenir tout risque de septicémie.
Il faudra un long mois de surveillance et de soins locaux pour achever la nécrose des tissus et la séparation du quartier mort.
De cette moitié de mammelle, seule reste aujourd'hui visible la veine de lait nécrosée.
Mais la chèvre est sauvée et a pû ensuite être tarie car l'autre mammelle, restée "saine", a accru sa production en parallèle, par phénomène de compensation (mais le lait a été systématiquement jeté par précaution) .
Elle a depuis été mise à la retraite, dans un p'tit coin de paradis épineux à souhait mais maintenant sans trop de risque pour elle puisqu'elle n'est plus en production.
Comme quoi, toutes les histoires d'amour ne finissent pas mal !
Remerciements chaleureux aux vétérinaires du GIE Zone Verte, Bruno Giboudeau (vétérinaire du cheptel) pour les soins homéopathiques et Françoise Heitz pour ses conseils en aroma et phyto-thérapie, leur aide nous a été précieuse au moins autant moralement que techniquement.
Les préparations phytothérapiques utilisées sont celles du Cabinet Gentiana de Philippe Labre.